Lettre ouverte aux enseignant-e-s chercheur-e-s et personnels des universités grenobloises.

Cette lettre à été rédigée par le comité de mobilisation issu des Assemblées Générales de Grenoble afin d’interpeler les enseignants chercheurs sur la suite du mouvement et de les inciter vivement à y participer.

« A vous, enseignant-e-s chercheur-euse-s à Grenoble, de tout grade et de toutes disciplines,

A Grenoble, depuis plusieurs semaines se sont tenues des assemblées générales sur le campus universitaire. La 3ième, le 24 Octobre, a rassemblé une centaine d’étudiant-e-s et quelques personnels sur le parvis de la Bibliothèque universitaire Droit Lettre. Peut-être en avez-vous entendu parler, ou avez-vous vu sur les murs du campus fleurir les affiches d’appel à la mobilisation ?

Nous nous sommes rassemblé-e-s par refus de la réforme Fioraso, mise en place dans la continuité de la LRU, et par refus de la logique de casse actuellement à l’œuvre, et actuellement approfondie. L’austérité et les effets des baisses continues des budgets alloués aux universités se font cruellement sentir. Les conséquences sont multiples : un grand nombre de formations sont menacées, que ce soit par la fermeture simple ou la fusion de ces dernières au sein de licences mixtes. Ces licences n’auront pas les moyens matériels et humains d’une vraie pluridisciplinarité. Elles connaitront irrémédiablement une perte massive d’effectif. Les étudiants aisés se dirigeront vers des licences de qualité dans d’autres académies ou dans le privé (qui désormais peut délivrer des diplômes équivalents), les étudiants précaires souvent salariés, n’auront pas les moyens de suivre une charge accrue de cours avec des critères d’assiduité excluant.

Ces baisses d’effectifs s’accompagneront à leur tour de baisses des budgets alloués et ainsi de suite. Tôt ou tard les effectifs d’enseignants et de personnel seront revus à la baisse. C’est d’ailleurs ce que présage d’ores et déjà la réforme récente du statut d’enseignant chercheur.

Le gouvernement actuel comme son prédécesseur travaille à la destruction du service public de l’enseignement supérieur. Il vise clairement à créer deux universités : une université chère et sélective pour les « élites » et des centres de formations à courts termes prenant en charge sur fonds publics la formation des salariés. Ces derniers ne disposeront d’aucuns diplômes garants d’une qualification réelle mais seulement d’un paquet de « compétences » renouvelables, en ce sens la casse de l’université est à mettre en lien avec la précarisation massive du monde du travail. La création de FUN est un autre exemple de déclinaison pratique de cette politique.

Aujourd’hui, dans plus d’une trentaine d’universités, des Ag et des actions ont commencé à s’organiser ; c’est le moment pour tout un chacun de se poser la question de sa situation par rapport aux réformes, et de prendre position ; la neutralité est impossible, et les illusions de pouvoir soutenir les luttes de loin sans s’y impliquer –la logique du passager clandestin– ont été dissipées depuis la victoire de Pécresse contre les personnels et les étudiant-e-s, en 2007 et 2008.

Les enseignant-e-s ont commencé à se mobiliser. Dans de nombreuses universités à l’instar de celle de Montpellier, ils déposent des motions dans les conseils universitaires, participent aux assemblées générales avec les étudiants et les personnels. ; Ils ont reçus du ministère une fin de non-recevoir qui illustre bien les limites du « dialogue social » et des conseils… [Voir http://www.sauvonsluniversite.com/]. A l’évidence, c’est seulement par l’établissement d’un rapport de force concret que nous pourrons espérer obtenir gain de cause.

Sur le campus, la prochaine Assemblée Générale aura lieu le Mercredi 6 Novembre à 12h au petit amphithéâtre extérieur devant l’Arsh et le Bshm de l’UPMF ; Vous y êtes invités, vous y êtes attendus, vous y êtes le ou la bienvenue !

Nos salutations, sincères et déterminées. »

Vous trouverez ici le modèle destiné aux personnels. N’hésitez pas à faire tourner ces courriers, par mail ou papier.

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